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Les concerts mythiques de l’histoire du rock

Les concerts mythiques de l’histoire du rock

James Brown, Apollo, New York, 24 octobre 1962

A cette époque, James Brown, reconnu dans le monde du R'n'B et de la soul, est au sommet de sa gloire. Au meilleur de sa forme, il offre une prestation ardente et survoltée, se livrant corps et âme à un public en fureur. Il alterne sans difficulté slows et morceaux frénétiques. La rythmique, la section de cuivres et les choristes des Famous Flames contribuent à l'énergie bouillonnante qui se dégage de la scène.

Bob Dylan, Newport Folk Festival, 25 juillet 1965

C'est le jour où Bob Dylan est devenu rock'n'roll. Annoncé comme « l'homme qui a popularisé le folk auprès du public américain en y apportant de la poésie », quelle ne fut pas la surprise des organisateurs de le voir arriver avec un équipement tout électrique. Il revisite alors ses tubes folk et propose de nouvelles chansons. Quelques fans non préparés sont déroutés, mais la plupart clame haut et fort son enthousiasme.

The Beatles, Shea Stadium, 15 août 1965

Il s'agit du premier concert de rock organisé dans un stade. Le public de 56 000 personnes est à l'époque un record. Les Beatles arrivent en hélicoptère, pour échapper à leurs fans hystériques qui hurlent si fort qu'elles se bouchent elles-mêmes les oreilles.

Jimi Hendrix, Monterey Pop Festival, 18 juin 1967

C'est Paul McCartney qui propose à un Jimi Hendrix encore inconnu des Amériques de jouer au festival de Monterey. Le guitar hero y livre sa prestation la plus ensorcelante en faisant des démonstrations avec les dents, derrière la tête, avec une aisance presque révoltante.

À la fin du set, Jimi Hendrix met même le feu, littéralement. Pendant une version tout aussi sauvage que sensuelle de Wild Things, il dépose sa guitare sur le sol et l'embrasse. Puis il l'asperge d'essence, sort son Zippo de sa poche et enflamme son instrument. À genoux, en levant les bras, il semble lancer une injonction au feu à s'élever, tel un sorcier en pleine incantation. Puis il se lève brusquement, empoigne la guitare en feu et l'explose de toutes ses forces sur le sol et contre les amplis, avant de la lancer dans le public, qui assiste à ce spectacle non sans une certaine perplexité. « C'était comme un sacrifice. J'aime ma guitare », se justifiera-t-il plus tard.

Johnny Cash, Folsom Prison, 13 janvier 1968

Personnellement touché par les questions de rédemption et de pardon, l'homme en noir se produit devant un millier de prisonniers, dans une atmosphère sombre et pesante. Ce public particulier, par peur des représailles, n'ose pas montrer sa joie et apprécie le concert en silence.

The Rolling Stones, Hyde Park, Londres, 5 juillet 1969

Trois jours après le décès par noyade de Brian Jones, qui avait quitté le groupe un mois plus tôt, les Rolling Stones, tout de blanc vêtus, donnent leur premier concert en deux ans devant 250 000 spectateurs. Au début du set, Mick Jagger lit à voix haute le poème « Adonais » de Percy Bysshe Shelley, en hommage à Brian Jones, avant de procéder avec émotion à un lâcher de papillons blancs dans les airs. Tout le concert se déroule dans une atmosphère trouble et quelque peu onirique, à travers laquelle le deuil se fait sentir, malgré le dynamisme des Stones, les solos de Mick Taylor, le nouveau guitariste présenté à cette occasion, et la danse pittoresque de Mick Jagger.

Woodstock, 15-18 août 1969

Woodstock ou l’histoire d’un dérapage qui s’est transformé en mythe absolu. Le festival n’était sensé n’être rien de plus qu’un sympathique rassemblement de mélomanes hippies dans une ambiance bon enfant. Mais l’affaire devient incontrôlable quand un demi-million de personnes s’invite à la fête. Boue, acides, rock’n’roll et poulets fris jetés depuis les hélicoptères...

La légende se dessine dans le chaos. Parmi les grands moments du festival : Richie Havens, en ouverture, chargé de faire patienter le public pendant… trois heures. Il épuisera tout son répertoire de reprises et dut jouer plusieurs fois certains morceaux, mais avec une telle implication et une telle transe qu’il entrera dans la légende avec cette prestation. Le public découvre le jeune et hirsute Joe Cocker qui livre une version incroyable de With A Little Help Of My Friends des Beatles. Le samedi, Carlos Santana, seulement 22 ans au compteur, est encore sous mescaline au moment où il monte sur les planches, pressé par les organisateurs qui ont pris beaucoup de retard à cause des intempéries. Le groupe livre une prestation mythique. Le public danse dans la boue, le groupe entame un « Soul Sacrifice » instumental légendaire. Les solos de Carlos déchirent l’air et le batteur, Michael Schrieve, 19 ans et benjamin du festival, se déchaîne comme un diable suscitant l’admiration générale.

Autre moment d’anthologie, à la fin du festival : la prestation de Jimi Hendrix. Devant un public léthargique, un peu essaimé, aux aurores, le « voodoo child » incendie les oreilles avec un Star Spangled Banner torturé jusqu’à l’extrême. Sa reprise de l’hymne américain et sa déstructuration jusqu’à la distorsion, constitua l’un des moments du festival, un des symboles de la lutte contre la guerre au Vietnam.

Led Zeppelin, Earl's Court, Londres, 25 mai 1975

Cinq dates en tout sont jouées au Earl's Court ce mois-là. Le show du 25 dure presque quatre heures. John Bonham y effectue un remarquable solo de batterie de 20 minutes sur Moby Dick ; chanson que Plant annonce d'ailleurs en faisant résonner le mot « dick » avec provocation. Le solo de Page sur Stairway to Heaven marquera lui aussi les esprits.

Pink Floyd, Earl's Court, Londres, 4-9 août 1980

Il s'agit du premier concert de la tournée The Wall au Royaume-Uni. Six soirs de suite, Pink Floyd captive 18 000 spectateurs qui assistent, ahuris, à une véritable mise en scène. Pendant que s'animent des images projetées au fond de la scène, survolent dans la salle des avions de combats, la marionnette d'un professeur monstrueux, un cochon noir gonflable géant… Et, bien sûr, sur scène, le fameux mur de briques commence à se former. La dernière brique est posée pendant Goodbye Cruel World. Après une pause de quinze minutes, le groupe joue derrière le mur, caché du public. Puis les briques s'effondrent une par une, jusqu'à la destruction totale du mur dans un fracas terrible qui fait trembler les sièges des spectateurs.

Live Aid, 13 juillet 1985

Sous l’impulsion de Bob Geldolf, le leader des Boomtown Rats, naît la plus grande opération caritative et musicale au monde, le Live Aid, dont le but est de lever des fonds pour soulager la famine en Ethiopie. Diffusé en mondovision devant 1,5 milliard de téléspectateurs et mené simultanément sur deux continents, à Philadelphie et à Londres (Phil Collins réussira l’exploit de se produire dans les deux villes le même jour !), l’événement réunira près de 70 artistes parmi les plus légendaires, à l’instar de Paul McCartney, Led Zeppelin, Bob Dylan, David Bowie, Neil Young ou encore U2.

Queen, Wembley Stadium, Londres, 11-12 juillet 1986

Avec les plus grosses installations d'éclairage que le stade n'ait jamais connues, une scène d'environ 50 mètres par 15, des haut-parleurs à 500 000 watts, plusieurs camions de 9,50 mètres pour transporter le matériel du groupe ; des techniciens indénombrables... il s'agit du concert de tous les records. Le groupe communique de manière impressionnante avec les 72 000 personnes du public, qui frappent dans leurs mains de manière parfaitement synchronisée sur « Radio Ga Ga » ou encore « We Will Rock You ». Les musiciens eux-mêmes reconnaissent avoir accompli un exploit.